Hélène BIENSA, "Associations anecdotiques"

Associations
Le hasard fait bien les choses en photographie, faisant se correspondre mes images prises à des moments très différents. Photographies associées. Le regard passe de l'une à l'autre, ludique. L'imagination va bon train: parfois les perspectives, d'autres fois les couleurs, les matières ou les émotions données par les sujets photographiés, se répondent. Le mariage d'images se fait naturellement, et naturellement les photos prennent du sens en couple. Instantanés de mes déambulations quotidiennes, images volées, posées ou ratées qui prennent vie dans ce dialogue visuel.
Anecdotiques
L'écriture encadre les diptyques. Léger bavardage en légende, calligraphie volontairement maladroite. Divagations et anecdotes autour de ces instants de vie. Textes-paroles, toujours datés, journal intime amusé, qui s'appuie sur le dialogue provoqué par les associations. Chacun est libre de lire, ou non.

Pierre BONGIOVANNI, "Next to nothing 2#"

Au Mali, en décembre 2003, des enfants, la nuit, le jour, l'extrême extérieur du monde occidental éreinté.
L'absolue impossibilité de représenter quoi que ce soit qui soit encore audible, compréhensible, transmissible, praticable.
Miroir sans reflet. Reflet sans lumière. Lumière sans objet. Poster.
Nos images sont comme nos regards: vitrifiés.

Hégémon CHAIGNON, "Compteurs d’ailleurs"

L'électricité est présente partout et ailleurs. En tout cas partout elle est comptée. Les compteurs électriques sont une trace, une preuve de sa présence. Une preuve devant laquelle nous passons tous les jours en France, dans les Cyclades, au Pérou, au Mali, au Burkina-Fasso et à Bali sans même les voir, sans leur jeter un regard. Or, au-delà d'être des instruments de mesure, ils sont aussi un reflet, le miroir de la société qu'ils servent.

Hégémon CHAIGNON, "Fantômes numériques"

Pénélope CHAPELAIN-MIDY, "Le carnet de voyage de Penpi San en Asie"

Aucune préméditation: je n'avais jamais pris de photos, ni beaucoup voyagé, et n'avais pas un esprit particulièrement créatif.
Je suis partie en Asie un peu par hasard les mains dans les poches, chez des amis qui m'ont mis un appareil photo dans les mains.
Ce carnet de voyage s'est construit chaque jour par les méls que j'ai envoyés, il a aussi été porté par ceux que j'ai reçus...
Chaque jour, j'ai emmené ceux que j'aime sur mes traces: Singapour, la Chine avec Hong-Kong et Macao, l'Indonésie et la Malaisie.

Grégory CHATONSKY, "La révolution a eu lieu à New York"

"La révolution a eu lieu à New York" est une fiction générée en temps réel à partir du flux du réseau. Un générateur de texte produit un roman infini dans le style de "Projet pour une révolution à New York", écrit par Robbe-Grillet en 1970.

Ben Saïd marche dans les rues de la métropole américaine. Nous nous souviendrons que quelque chose nous a été raconté, qui ne vient pas du récit lui-même. Certains mots sont associés à des fragments de vidéo du Ground Zero, d'autres à des sons glânés sur le réseau, d'autres encore sont traduits automatiquement en images grâce au moteur d'images de Google (http://www.google.fr/imghp). L'association structurée de ces éléments hétérogènes produit une narration du réseau, qui joue avec le différentiel entre le régime iconographique et le régime textuel.

C'est un lieu commun que de penser nos sociétés hyper-industrialisées comme étant exclusivement visuelles, car avec Internet le texte domine l'image. Pour exister physiquement sur un support numérique, chaque image porte un nom, qui est le critère de son indexation. Les moteurs de
recherche, qui sont le moyen d'accès aux données numériques, sont essentiellement textuels. Et lorsque l'on cherche une image, c'est par son titre qu'on y parvient.

Cette domination interroge la relation complexe et historiquement stratifiée entre ces deux régimes de pensée. Il y a toujours eu un entrelac, ou si vous voulez, un problème, une question, un "no man's land" entre l'alpha-numérique et l'iconographique.
La question n'est plus aujourd'hui de produire de nouvelles images mais de trouver l'image déjà existante dans le stock disponible.

http://incident.net/works/revolution_new_york/

Marika DERMINEUR, Julie-Christine FORTIER, Ileana GONZALEZ ORTIZ et Julie MOREL, "Vies suspendues"

"Vies suspendues" nous entraîne dans une boucle souterraine: celle d'un aller-retour entre deux stations de métro. Le spectateur, en navigant à travers cette boucle, la transforme indéfiniment et par ses trajectoires multiples et aléatoires trace un espace individuel et subjectif.
"Vies suspendues" est la préfiguration du projet "there!", qui sera développé au V2 (Pays-Bas) en avril 2004. Conception: Marika Dermineur, Julie-Christine Fortier, Ileana Gonzalez et Julie Morel.

DJ TOKYODRIFTER, "ElectroHipPopFunkyDubSoulNoise"

DJ set samedi 7 février, de 20h à minuit
et dimanche 15 février (soirée de clôture), de 18h à 22h.
Sur les images de "Tokyo Nagaremono", un film de Seijun Suzuki (1966).

Reynald DROUHIN, "Frags"

Sommaire:
Jacques Sauvageot: Introduction
Lætitia Sellam: De Net artiste à plasticien du Net
Pierre Bongiovanni: Parfois...
Norbert Hillaire: Des fragments sur Reynald Drouhin
Grégory Chatonsky: La mosaïque sans origine (temps et espaces du flux)
Jean-Paul Fourmentraux: Archéologie de l’œuvre Net art, Une esthétique du fragment
(Éditions de l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes, 2003).

http://incident.net/works/frags/

Hasan ELAHI, "Tracking Transience"

"Tracking Transience" est un extrait d'une base de données d'événements rassemblés depuis juin 2002, c'est-à-dire depuis que, suspecté de terrorisme, j'ai fait l'objet d'une enquête du FBI. Après une éprouvante période de six mois, j'ai été innocenté, à la plus grande joie de ma famille, de mes amis et collègues: officiellement, je ne suis plus un terroriste.
Cela dit, le zèle policier m'impose constamment de justifier de mes moindres faits et gestes auprès du FBI. C'est pourquoi, depuis cette enquête, j'utilise systématiquement ma carte de crédit et je demande des factures pour garder une trace de tous mes actes. Récemment, j'ai réuni des milliers de photos et autres documents de ma vie quotidienne en une base qui indique exactement de que j'ai fait, où et quand. J'ai alors réalisé que j'avais créé une "machine à traquer".

KRN, "KRNUSA"

Automne 2003. Deux mois de déambulations sur la côte Est des États-Unis.

Mémoire visuelle, mémoire digitale. 4 000 photos et vidéos accompagnent ce voyage de lignes et de lumières, de reflets et de vies. Carnet de route et notes de voyage, scènes de rue, natures mortes, lignes et croisements, textes et cartes se succèdent au jour le jour...
Tout est là. Y compris le plaisir de partager ces instants avec tous ceux qui m'ont accompagnée à distance.

Programmation: Marika DERMINEUR.

http://krn.incident.net/KRNUSA/

KRN, "Ladies"

Autoportraits intimes volés dans les miroirs publics américains.
Fondus enchaînés dans un face à face sans tain.
Entre l'intimité et le voyeurisme.

Programmation: Marika DERMINEUR.

http:/krn.incident.net/Ladies/

KRN, "KRNINDIA"

Chaque souvenir est avant tout constitué de couleurs, d'odeurs et de sons. Dans ma mémoire sont inscrites les intonations de l'Inde: des cloches des temples aux cris des enfants, en passant par le chant des hommes, les bracelets des femmes ou encore le moteur des rickshaws.

Les différents extraits - ou chemins - sonores, à écouter dans l'intimité d'un espace restreint que le casque permet, retracent fidèlement la découverte de ce continent, telle que je l'ai vécue au cours de trois voyages, de 2000 à 2002.
Delhi, Rajasthan, Jaisalmer, Bénarès, Tamil Nadu, Kerala...

3 casques, 3 voyages, 3 histoires...

Julie MOREL, "Pop-up Window"

"Pop-up Window" est une installation de 5 pop-ups* en bristol blanc sur le thème du parcours, prenant comme architecture le temple de Fushimi-Inari à Kyoto. Ce temple, dédié à la déesse du riz, prend la forme d’une promenade plantée de milliers de torri (portail shinto rouge et noir) d’environ 3 km, à flanc de montagne.

Ce projet a émergé comme une extension du projet interactif consacré à ce temple - en préparation actuellement -, qui envisage l’expérience vécue par les visiteurs du temple comme proche du parcours dans un jeu vidéo, et en particulier du schéma classique d’exploration, tel que Michel de Certeau le pose. En effet, pour lui, la narration classique grecque (diagesis), telle L’Odyssée, établit d’abord un itinéraire - elle guide -, puis elle va au-delà de celui-ci - elle transgresse.
Le visiteur du temple Fushimi-Inari est dès son arrivée placé dans ce rôle d’explorateur, il parcourt un réseau de galeries, il peut à tout moment changer de direction, inspecter d’autres chemins, puis revenir à son objectif principal.

"Pop-up Window" reprend ce principe d’exploration/découverte mais d’une manière plus simple: par l’ouverture. On y dépliera des perspectives de portails shintos qui conduiront vers l’au-delà, l’arrière de la feuille cartonnée, non-accessible puisque inexistant.
La difficulté d’une architecture zen face au pop-up est une difficulté de forme: avec le pliage du pop-up, on est dans le baroque. C’est pourquoi il a été fait le choix d’utiliser une seule couleur (le blanc, référence au riz) et de se référer à la pratique japonaise de l’origami.
___
* pop-up : livre ou carte en papier que l’on ouvre et qui déplie des architectures ou tableaux en 3 dimensions.
* * Le mot anglais utilisé dans le vocabulaire du pop-up book, "unfold", rend d’ailleurs très bien ce concept, signifiant à la fois déplier et découvrir.

Jacques PERCONTE, "uaoen"

Une demi-heure de plongée dans les paysages du Périgord Noir au fil des routes et des chemins sous les arbres.
"UAOEN" est un film onirique, qui conduit le spectateur à travers un paysage qui se défait peu à peu de ses icônes pour perdre de sa profondeur, casser sa perspective et ainsi devenir complètement plat.
C’est un film qui se défait des diktats classiques du cinéma pour devenir un espace ouvert et réservé à la liberté de l’imagination.

Musique de Heller.

Michaël SELLAM, "The Children’s Songs Book"

superhate, "La réalité... New York est là, c'est "réel". La rue est là." (Jonas Mekas)